Le ministre fédéral de la Santé, le professeur Lauterbach, a présenté lors d’une conférence de presse les nouvelles données de référence dans le cadre du débat sur la légalisation du cannabis en Allemagne. Le projet de loi devrait être présenté avant la fin du mois d’avril et la mise en œuvre devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année.
Karl Lauterbach (SPD), qui a présenté avec le ministre de l’Agriculture Cem Özdemir (Verts) une forme édulcorée du projet de loi déjà présenté l’année dernière, a annoncé que la consommation personnelle de 25 grammes par jour et de 50 grammes par mois, avec un maximum de 30 grammes pour les moins de 21 ans, et la culture de trois plantes femelles deviendraient légales à l’avenir. La mise en œuvre repose sur deux piliers, l’un rapide et l’autre lié à des essais pilotes et prévu sur une période plus longue.
DONNÉES DE BASE SUR LA LÉGALISATION DU CBD
La première vise à permettre un accès légal par le biais de clubs de cannabis comptant au maximum 500 membres. Chaque membre, comme mentionné, ne peut pas avoir plus de 25 grammes en sa possession et peut acheter jusqu’à sept graines ou cinq boutures pour sa propre culture. L’accès est interdit aux moins de 18 ans. Contrairement à ce qui est connu en Espagne, la consommation dans les associations à but non lucratif doit également être interdite. Il en va de même pour les espaces publics situés par exemple à proximité des crèches et des écoles et les zones piétonnes jusqu’à 20 heures.
Özdemir a rappelé que le cannabis est un produit de consommation répandu dans la société et que sa classification illégale favorise le marché noir et donc la diffusion de marchandises impures. Il est donc temps de mettre en place une distribution contrôlée avec des limites. En mettant l’accent sur la protection de la santé et la prévention des enfants et des adolescents, la dépénalisation ouvre la voie à une politique du cannabis qui pourrait également servir d’exemple pour l’Europe.
RÉGIONS MODÈLES POUR LA DISTRIBUTION DE CBD
Le document révisé de la coalition “feux de signalisation” ne prévoit la vente dans les magasins spécialisés qu’à l’étape du deuxième pilier, comme prévu initialement. Comme il était probable que la vente par ce biais échouerait au plus tard sur les propositions de l’UE, on a élaboré une “légalisation légère” après des discussions menées là-bas avec la Commission. C’est pourquoi l’accès ainsi prévu n’aura lieu qu’avec les résultats de régions modèles accompagnées scientifiquement. La mise en œuvre pourrait commencer après l’été.
LE CANNABIS SANS MARCHÉ NOIR
Les deux ministres ont rappelé à plusieurs reprises pendant la conférence que toute lutte contre le marché noir priverait la criminalité d’une chance. Au lieu de trafiquants qui amènent délibérément les jeunes à la dépendance afin de gagner des clients en eux à long terme, il est temps de créer des moyens de contrer l’abus, ont-ils déclaré. “Nous ne créons pas un problème, nous essayons de résoudre un problème”, a fait remarquer Lauterbach, après que l’on ait demandé à plusieurs reprises si l’on n’ouvrait pas la voie au risque de dépendance en légalisant. En réalité, la légalisation va de pair avec une politique moderne en matière de drogues. Des programmes d’intervention et de prévention obligatoires seront mis en place pour les mineurs s’ils consomment ou trafiquent du cannabis.
Il a été répondu à la question sur la taxation qu’il n’y en aurait pas dans le cadre du pilier 1. Pour le reste, il faudra attendre. Notamment les résultats du projet pilote, qui est prévu pour une période de cinq ans. La discussion sur l’autorisation des comestibles fera également partie de l’élaboration de la loi.
EUPHORIE ET CRITIQUES PERSISTANTES DE LA PART DE LA CSU
“Aujourd’hui, nous avons franchi une étape importante pour la légalisation du cannabis en Allemagne”, a déclaré Ricarda Lang, présidente des Verts. Avec l’objectif d’une légalisation qui pourrait servir d’exemple pour l’Europe, on élaborerait consciencieusement d’autres détails et on les présenterait à la prochaine étape, car bien sûr, certaines choses restaient incertaines. Difficile de toute façon, car il y avait et il y a toujours des doutes, surtout de la part de la CSU.
Nous approchons donc de notre destination ? Le suspense reste entier. Le projet de loi concret doit être présenté d’ici fin avril. Ensuite, le vote du gouvernement s’appliquera, suivi de la décision du cabinet et du Bundestag. Nous vous tiendrons au courant.
Photo: aleks333 / Shutterstock